L’intelligence artificielle (IA) transforme profondément nos vies et nos méthodes de travail, en particulier dans le domaine de la relation client. Mais comment l’intégrer dans une démarche RSE ?Les entreprises l’utilisent pour offrir des expériences personnalisées, résoudre rapidement les problèmes et anticiper les besoins de leurs utilisateurs. Ces outils permettent d’améliorer l’efficacité, la satisfaction client et même de libérer du temps pour des interactions humaines de qualité. Cependant, cette révolution technologique repose sur des infrastructures particulièrement gourmandes en énergie. Saviez-vous que l’entraînement d’un seul modèle de langage IA peut générer autant de Co2 que 5 voitures sur leur durée de vie? (Source). Avec l’adoption croissante de ces outils, il devient crucial de réfléchir à des pratiques écoresponsables pour limiter leur impact environnemental, tout en continuant à profiter de leurs avantages dans la relation client.
Quelques chiffres clés sur l’impact environnemental du numérique et de l’IA
L’IA repose sur des calculs complexes effectués par des serveurs hébergés dans des centres de données. Ces infrastructures nécessitent deux types de ressources principales :
1. L’énergie pour le traitement des données :
L’entraînement d’un grand modèle comme ceux utilisés pour les assistants IA peut consommer des millions de kilowattheures (kWh).
Par exemple, GPT-3, un modèle avancé, aurait consommé 1 287 MWh pour son entraînement, générant 552 tonnes de CO₂ (Source).
2. Le refroidissement des serveurs :
Les centres de données génèrent une énorme quantité de chaleur. Leur refroidissement représente jusqu’à 40 % de leur consommation énergétique.
Les innovations récentes comme le refroidissement par immersion liquide ou l’utilisation d’énergies renouvelables permettent de limiter cet impact, mais elles ne sont pas encore généralisées.
Pourquoi l’IA consomme-t-elle autant d’énergie ?
2 à 4 % de l’empreinte carbone mondiale provient du secteur numérique, dont une part croissante liée à l’IA.
Les centres de données consomment 460 TWh par an, soit l’équivalent de la consommation électrique du Royaume-Uni.
1 % des émissions mondiales de CO₂ sont imputables aux centres de données, mais ce chiffre pourrait doubler d’ici 2030 avec l’expansion de l’IA.
En France, le numérique représente 2,5 % des émissions totales de CO₂.
5 conseils pour utiliser l’IA de manière écoresponsable
1. Privilégiez les requêtes ciblées et précises
Chaque requête faite à un service d’IA entraîne une consommation d’énergie. En étant précis dans vos demandes, vous limitez les calculs inutiles et optimisez l’utilisation des ressources. Il est donc important d’accompagner vos utilisateurs dans cette démarche.
Exemple :
Au lieu de poser plusieurs questions successives comme « Qu’est-ce que l’IA ? » puis « Pourquoi est-elle énergivore ? », regroupez-les dans une seule demande.
2. Limitez les contenus lourds
Les images, vidéos ou traitements complexes consomment davantage d’énergie que des échanges textuels. Posez-vous la question : « Est-ce vraiment nécessaire ? » Une description écrite peut souvent suffire là où une image ou un fichier complexe pourrait être superflu.
Astuce : Avant de demander une image générée par IA, demandez-vous si une simple description ou un croquis suffirait à répondre à votre/leur besoin.
3. Faites des recherches simples sans IA
Pour des informations accessibles ou simples, un moteur de recherche classique est souvent plus rapide et moins énergivore. Utiliser un assistant IA pour des tâches triviales peut entraîner un gaspillage inutile.
Exemple : Consultez directement une application météo au lieu de demander à une IA de chercher cette information pour vous.
4. Adoptez une utilisation modérée et réfléchie
Pensez à limiter les usages superflus. L’IA est un outil puissant, mais tout ne nécessite pas son intervention.
Exemple : Si vous testez une IA uniquement pour expérimenter sans réel objectif, gardez à l’esprit que cela mobilise des ressources énergétiques.
5. Encouragez les services et plateformes écoresponsables
Certaines entreprises s’engagent à réduire leur empreinte carbone grâce à des investissements dans les énergies renouvelables ou des projets de compensation carbone. Informez-vous sur leurs pratiques et soutenez ces initiatives.
Les initiatives pour un numérique durable
De nombreuses entreprises et organisations travaillent activement pour limiter l’empreinte carbone des technologies numériques. Voici quelques exemples inspirants :
Google : Depuis 2017, Google alimente ses centres de données avec 100 % d’énergie renouvelable (Source).
Microsoft : Objectif de devenir une entreprise carbone négative d’ici 2030, notamment en capturant davantage de carbone qu’elle n’en émet.
OpenAI : Bien qu’énergivore, l’organisation explore des moyens de rendre ses modèles plus efficaces tout en collaborant avec des partenaires pour compenser son empreinte.
L’importance de l’IA dans un avenir écoresponsable
Bien que l’IA consomme des ressources, elle peut également jouer un rôle clé dans la transition écologique :
Optimisation énergétique : Les outils d’IA peuvent analyser et réduire les consommations énergétiques dans les bâtiments ou les villes.
Relation client plus durable : En permettant un service client rapide et efficace, l’IA réduit les déplacements, les temps d’attente et les besoins d’intervention humaine sans valeur ajoutée.
En conclusion, chaque entreprise peut s’engager à intégrer des pratiques IA écoresponsables dans sa relation clients tout en respectant ses engagements RSE.
Il suffit de savoir faire des choix réfléchis, décisifs, structurants, et surtout assumés.
Ensemble, faisons donc ces choix éclairés et courageux pour un futur numérique durable et respectueux de l’environnement.
Votre consultante en relation client & RSE
Anne-Sophie Jacob, spécialisée en B2B secteur industriel et B2C
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